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Norvège, gaspillage alimentaire et dates de péremption

Je ne sais pas si tu as remarqué, mais les dates de péremption, on en parle souvent. Nous, par exemple, c’est déjà la troisième fois qu’on les mentionne. Parce que c’est primordial dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. C'est la base. Le pilier. Egaye tes connexions synaptiques, ça va être génial.


Les différentes dates de péremption


Les DLC (Date Limite de Consommation), les DDM (Date de Durabilité Minimale anciennement DLUO Date Limite de l’Utilisation Optimale), les DCR (Date de Consommation Recommandée, pour les oeufs notamment), tous ces acronymes qui donnent une date de mort à la nourriture dans ton frigo, comme tu le vis à cet instant précis, sont source de confusion. Et faute de les comprendre, elles incitent au gaspillage alimentaire.


La mise en place des dates de péremption


On t’explique bien la différence ici si tu es déjà perdu. Ces dates existent puisque le système alimentaire dépend de règles d’hygiène (on ne veut pas t'empoisonner) mais aussi de lois marketing (changer souvent les produits en rayon, c’est mieux). Elles sont donc une garantie pour le producteur et le distributeur, mais aussi un outil de vente. Grosso modo.

C’est en laboratoire que ces dates sont définies, on soumet les produits à des tests de vieillissement (ouh comme c’est excitant) pour évaluer à quel moment la prolifération des bactéries est trop importante pour une consommation sans risques. Evidemment, les industriels se laissent aussi une marge de quelques jours, pour être sûrs et anticiper les comportements des consommateurs.

(Une photo de dates pour illustrer)


Comment la Norvège réduit le gaspillage alimentaire


Alors quelque part en Norvège, à Oslo, sur l’impulsion de l'association d’entreprises Mattvet.no et du Ministre de l’Ecologie et de l’Environnement, une campagne pour lutter contre l’absurdité de la sémantique des dates de péremption, et in fine, le gaspillage alimentaire, a commencé.

C’était en juillet 2017, plusieurs centaines de milliers de personnes ont signé la pétition et le patron de la plus grosse compagnie de produits laitiers en Norvège, Q-Meieri, était le troisième sur la liste.

Son idée, simple, facile et efficace ? Changer la sémantique des DDM pour écrire « à consommer de préférence avant…. mais toujours bon après ». Ré-vo-lu-tion. En gros, il incite les consommateurs à se responsabiliser et à faire usage de leurs sens aiguisés pour décider si un produit est encore consommable ou non, avant de le jeter à la poubelle à cause de chiffres parfois trop péremptoires.

Aujourd’hui, plusieurs producteurs norvégiens de produits laitiers ont apposé cette formulation tout à fait louable sur leurs produits. Une idée simple, beaucoup de signatures, un changement de tampon, et on refait le monde.

(Une photo de quelqu'un qui saute d'une falaise en Norvège. Décontracte.)

Pour information : la Suède et les Pays-Bas avaient déjà envoyé une lettre aux délégations de l'UE en 2014 pour mettre l'accent sur la nécessité d'éduquer aux dates de péremption et de réviser la législation qui les encadre. Fortiche, ces Nordiques.


La situation en France


Un Français a déjà décidé de sauter le pas. Il s’appelle Baptiste Dubanchet, et il a traversé l’Atlantique en PÉDALO (je répète, en PÉDALO) en ne mangeant que de la nourriture « périmée » pour lutter à sa manière contre les dates de péremption et chercher à faire évoluer nos mentalités. Nous on dit chapeau. Le pédalo, déjà sur le Lac Léman, c’est chaud… Et tout ça après avoir traversé l'Europe en vélo en se nourrissant, encore une fois, exclusivement de glanage (évidemment).

(Baptiste sur son pédalo. Un PÉDALO.)

Carrefour a déjà augmenté la date de péremption de 500 de ses produits sans en changer nullement la composition. Comme quoi. Et sinon, il existe en France l'article 103 de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 (voilà, j'ai terminé) qui interdit d'imposer des dates de péremption sur certains produits comme le sucre, le sel, le vinaigre, ou le chewing-gum. Suffirait maintenant d'élargir le principe. 

Et depuis peu, Too Good To Go a sorti son livre blanc pour changer les dates de péremption, un peu sur l'exemple de la Norvège. La bonne nouvelle ? C'est que l'initiative essaime aussi dans d'autres pays. 

Pour aller plus loin, tu peux aussi en apprendre plus sur les signes révélateurs de l’état de nos aliments par là !

Envie de plus ?